BIENVENUE DANS MON MONDE : L'ULTRA

courses 2010


24h

24H de SENE 2010

 

  Nous sommes le vendredi 23 avril, il est 14h30. Ma valise est prête, j’attends mon chauffeur de luxe en l’occurrence Laurent mon pote qui va faire aussi 24h non stop en m’assistant d’une main de maître. Il faut dire qu’il commence à être bien rodé puisqu’il était déjà là l’année dernière… Nous partons donc tous les deux en éclaireur alors qu’Isabelle et les enfants partiront vers 17h après l’école. Cela nous permet d’éviter (un minimum) les bouchons et de prendre en compte le mobil-home réservé à une trentaine de kilomètres de Séné. Il est 20h lorsqu’on arrive. Nous trouvons un petit resto dans le village et attendons tranquillement le reste de la troupe qui n’arrivera qu’à…23h. Tout est prêt pour demain. Bonne nuit tout le monde.

   Le réveil sonne à 7h, il faut partir tôt pour récupérer mon dossard, préparer mes ravitaillements etc…Encore une fois Isabelle et les enfants nous rejoindront plus tard. Je me sens bien, il fait déjà bien chaud, cela promet pour la journée. Nous sommes une soixantaine au départ, au pied de l’église du village. Nous sommes lâchés à 10h00 pile et effectuons 1,5 km en bord de mer avant de rejoindre notre piste de 1,350 km. Je suis calme, mon départ est prudent, je ne referais pas l’erreur de l’année dernière à partir trop vite. Mon objectif reste le même (200 km mini) mais je l’aborde différemment et quoiqu’il arrive je n’abandonnerai pas d’une part parce qu’il en est hors de question et d’autre part par respect pour mes accompagnateurs qui eux sont investis d’une énorme envie et vivent par procuration mon tripe. Je leur dois au moins ça. 

  S’il n’y a qu’un week-end où il fait chaud en Bretagne, c’est celui là. Les organisateurs sont obligés d’installer des jets d’eau à deux endroits du parcours, ils mettent en place des réserves d’eau à trois autres points pour que l’on puisse se rafraîchir. Isabelle me dit qu’il fait 34° à l’ombre donc plus de 40° au soleil. Le petit vent côtier assèche très vite la sueur et la casquette mouillée régulièrement et je ne me rends pas compte des dégâts qu’est en train de causer  Mahomet.

Mon rythme reste bon, à la 8ème heure je suis à 80 km, je me sens bien, il fait toujours chaud et le soleil tombe tard à l’ouest…Les enfants n’ont pas de chance cette année, ils n’ont pas de copains et trouvent un peu le temps long. Voir courir des vieux toute la journée c’est pas « stylé » (expression du moment à Paris). Pendant ce temps, mon équipe de « soigneur » ne se laisse pas abattre et enquille les bières comme moi les tours de circuit. J’ai un petit coup de moins bien, j’en bois une gorgée et c’est reparti.

  Vers 21h, je suis dans le dur. Je n’arrive plus à me ravitailler depuis un moment. Tout me dégoute. Même le liquide me donne des nausées. Je pense que le soleil à fait des dégâts. Nous sommes plusieurs dans cet état. C’est le cas de Pascal (vainqueur il y a 2 ans avec 222 km). Quand Isa et les petits partent se coucher, je ne suis pas bien du tout mais je leur promets (dans ma tête car je n’ose même plus parler) que je n’abandonnerai pas (de toute façon je n’en ai pas envie). Juliette me dit de penser à elle faisant un signe négatif du doigt si toutefois me venait cette idée. Bonne nuit mes amours et à demain matin 8h. Sur les conseils de Laurent (fidèle au poste), je me change et enfile mes vêtements pour la nuit. Je repars, je n’ai plus de jus et alterne de plus en plus la marche et la course. Je me suis changé trop tôt et suis en surchauffe. Il fait encore très chaud à 21h30,  je n’ai pas la force de me rechanger une autre fois.

  La nuit arrive enfin. Je décide de faire une pose d’une heure puisque je l’ai bien compris depuis longtemps, je n’atteindrai jamais les 200 km. Cela ne sert à rien de se détruire pour rien et de mettre en péril la deuxième partie de ma saison avec en point d’orgue la SPARTHATLON (Athènes/Sparte : 246km non stop). Je me couche dans le gymnase et Laurent me réveille à l’heure prévue. Ca m’a fait du bien même si je continue à ne pas pouvoir m’alimenter.  Alors, tranquillement, je marche avec mon nouveau compagnon d’infortune en l’occurrence Pascal qui s’est arrêté aussi 1h. Nous allons ainsi passer la nuit ensemble à nous raconter notre vie et surtout toutes nos expériences d’athlètes dont certaines identiques puisque je me souviens avoir terminé pas mal d’étapes du Marathon des Sables 2008 en sa compagnie. Le monde de l’Ultra est petit.

 La nuit passe plus vite à deux c’est clair ! (oui, il y avait des spots). Le pauvre Laurent n’a pas grand-chose à faire car je ne mange toujours pas et ne souffre pas physiquement vu la vitesse à laquelle j’évolue. L’avantage, c’est que ma coupure ne sera pas bien longue avant la reprise de l’entrainement (effectivement : 4 jours). La fin approche. Il ne reste plus que 2h. Les enfants et Isa sont de retour et me redonne un peu le moral.

Je recommence à alterner la marche/course ; Je m’arrête moins longtemps à ma table. Les deux derniers tours se feront en courant, et de plus en plus vite. Les commissaires (qui dans la journée m’avaient adressé un carton jaune parce que les enfants couraient avec moi) autorisent Laurent, Juliette et Boris à m’accompagner pour les derniers mètres dix minutes avant la fin. C’est super ! Oui, j’aurai pu faire un tour de plus mais à quoi bon ! 152 -153 km c’est pareil ! Alors, restons-en là.

    

 Après une bonne douche, nous attendons la remise des récompenses. Il « refait » très chaud. Laurent récupère un peu et moi, comme par hasard, retrouve l’appétit lorsque l’on me  propose un sandwich. 14h sans manger, ça creuse !!! Le reste de la journée sera voué à la récupération avec une bonne sieste pendant que les enfants et leur mère feront un saut au bord de l’océan. Vers 18h commencera un petit apéro (dinatoire) histoire de reprendre un peu du poil de la bête. Le reste du séjour est classique…..nettoyage, retour Nanterre…………………c’est fini.

 

   Le bilan est vite fait. C’est encore raté mais pas pour les mêmes raisons que l’année dernière. Cette fois ci, je pense que je n’y suis pas pour grand-chose. Le physique n’a pas tenu ce qui n’est pas habituel chez moi puisque je n’ai jamais de problèmes gastriques, enfin, jusque là !!!

Garder un rythme constant pendant 24h ne  me correspond pas. Il me faut du dénivelé, du paysage. Même si la performance est moyenne, elle a le mérite d’exister. Je la pulvériserai dans quelques années quand mes envies d’aventure se dissiperont, c'est-à-dire dans 10 ans.

 

  Merci à beaucoup de monde (tout spécialement mes parents, beaux-parents, Isabelle, Juan, Gizmo, Pascal, Didier, Alain, Thierry plus tous les autres qui m’ont envoyé un petit mot pendant la course) pour vos messages de soutien c’est super gentil.

  Merci à « mon équipe » dévouée corps (Isabelle) et âme (euh…Laurent) à ma petite personne. Merci Boris pour ton massage. Merci Juliette pour tes ravitaillements. Sans eux….Je n’aurai pas bu de bière.     MERCI

           


02/06/2010
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PROGRAMME 2010

 

23-24 mai : 24h de Séné (parcourir la plus longue distance en 24h sur un parcours de 1340m). Prendre ma revanche sur l'échec de l'an passé : mon seul abandon.

 

24 sept : SPARTATHLON (246 km en moins de 36h entre Athènes et Sparte) course mythique encore plus difficile que la 333 dûe aux barrières horaires très strictes. 246 coureurs triés parmi les meilleurs par l'organisation Grecque.

 

Début déc : Saintélyon (69 km de nuit en trail entre St Etienne et Lyon). Plus de 10000 raiders pour cette classique.

 

Programme équilibré avec 2 ultras et certainements un 100km à rajouter si tout va bien vers le mois de juillet en préparation de la Spartathlon.

 

 

Je recherche toujours des sponsors. Si vous connaissez des mécènes....Merci d'avance.


09/03/2010
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