BIENVENUE DANS MON MONDE : L'ULTRA

championnat de france 24h 2009

CHAMPIONNAT DE FRANCE DES 24H 

vendredi 1 mai 2009



 

Lieu : Séné (56)

Objectif : 200km

Voilà, c'est fini.

 Merci à tous ceux qui m'ont encouragé. J'ai bien reçu vos mails pendant l'épreuve, c'était cool.
Malheureusement je n'ai pas été à la hauteur de vos espérences et des miennes puisque j'ai dû abandonner au bout de 13h36 de course et 119,6 km.
 C'est la première fois que j'abandonne et c'est sûrement une bonne chose. Un 24h n'a rien à voir avec tout ce que j'ai pu faire avant, c'est très spécial.
Il m'a manqué du courage pour passer outre la douleur physique et continuer alors que j'avais 1h d'avance sur mes temps de passage prévus. Oui je suis parti trop vite les 4 premières heures (1/2 km/h trop vite) mais je prend note de tout ça et je vais rebondir. Comme disent les judokas "ce n'est pas au nombre de fois qu'un combattant tombe que l'on juge son courage mais au nombre de fois qu'il se relève!!"
 
 
 Je remercie 1000 fois Laurent pour avoir sacrifié son WE pour venir m'assister car sans lui cela aurait été beaucoup plus difficile.
 
 Je terminerais par le meilleur : Merci à Isabelle qui a été parfaite et qui m'a simplifié la vie tout au long du WE et gérant les enfants, mes ravitos (avec Laurent), leurs repas, les messages reçus, l'après course, mes massages, le voyage aller et retour,  et j'en oubli...tout ça sans dormir et avec le sourire. C'était TOP.
 
 Je suis forcemment très déçu de ce résultat mais je ne suis pas une machine et le fait d'avoir eu "le courage d'abandonner" prouve peut-être que je ne suis pas si fou que ça!!

18/11/2009
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100 km Millau 2009

100 km de MILLAU

    dimanche 27 septembre 2009

 

Ben je n'voyais pas ça si dur !!!!!

Reprenons tout par le début.
Les 15 derniers jours de prépas se sont résumés à 15 jours de vendanges à se tordre le dos ; monter et descendre sur les cuisses ; jeter les seaux pleins dans la remorque etc...

J'arrive donc vendredi soir à Millau (après avoir terminé de "couper" jeudi soir) après 2h30 de bus en provenance de Montpellier. Heureusement Alain m'attend fidèlement à la gare comme prévu et m'anonce que ni Guizmo (on sait pourquoi), ni Stèphane (pourquoi ?) ne sont pas là.
Direction la perception du dossard et du resto pour arriver à la chambre afin de préparer tout pour demain. Comme je n'avais rien prévu de particulier, c'est vite baclé. Je me couche vite fait pour reposer un max mon pauvre dos ainsi que mes vieilles jambes. Olivier m'a prévenu : "tu vas souffrir les 2 premières heures et ça ira mieux ensuite...."

Le jour J est arrivé. J'ai bien dormi....jusqu'à 4h du mat. Mon gâteau sport MX3 est super bon. Je me régale.
On arrive à Millau (16 km du gîte) une bonne heure et demi avant les 10h du départ, le temps pour Alain de préparer méthodiquement le vélo de son "assistant". Rien n'est laissé au hasard, c'est impressionnant.
Dans les 2300 (1800 cenbornards) fous, je retrouve mes potes du team Karimaroc avec qui j'ai couru dans le désert en 2008 et parmi eux Dominique avec qui j'ai prévu de faire les 100 bornes et qui m'accompagnera dans 2 mois pour la 333 (333km non-stop dans le Sahara.)

Le départ est donné à l'heure. Alain, Dom et moi courons ensemble. Nous commençons entre 11.5 et 12 km/h. Il faut prendre un peu d'avance sur nos temps de passage (10 km/h soit 10h d'effort) car les VRAIES difficultés commencent au 50ème km. Je n'ai pas de bonnes sensations tout au long de cette première boucle assez valonnée de 42 km (pour les marathoniens). J'ai mal et au dos et aux jambes. Mais bon ! on avance ! Alain est un peu devant au niveau du meneur d'allure des 9h. A 5 mn derrière Dom décide de rester avec moi alors qu'il est très facile. Nous passons tous les deux le marathon en 3h50 à la 133ème place. On retrouve les femmes de mes potes Dom, Pat et Manu. Elles nous donnent une soupe et à ce moment j'ai vraiment envie d'arrêter. Je suis fatigué. Mais bon ! je repars avec Dominique.

Les difficultés vont commencer à arriver. D'un seul coup je me sens bien. En fait, ce n'était pas 2h mais 4 qu'il me fallait pour me chauffer.
Première grosse côte : celle du viaduc (dessous le viaduc). Tout le monde marche sauf...Dom et moi. On double du monde en particulier Alain qui m'a l'air encore en forme. Il est 15h et il fait très chaud depuis le début d'ailleurs...Montée assez raide et assez longue pour ce faire mal.Arrivé en haut, je décide d'attaquer la descente à fond. C'est à ce moment que je lache Dom. Il attrape des crampes aux ischios et sûrement un petit coup de chaud. Je continue seul, m'arrête aux ravitos juste pour remplir ma gourde d'eau et prendre deux fois rien à manger.
S'enchaîne la deuxième très longue montée vers st affrique. 7 km de montée à 7% de moyenne. Elle passe bien en alternant la marche et la course.Puis c'est la grande descente de 7 km pour arriver au 70ème à st affrique. Je remarque qu'elle n'ai pas si raide que ça sauf le dernier km. Je prévois de remonter ce km en marchant pour me préserver puis le reste se fera en courant lentement afin de grapiller encore des places. Au moment du demi tour j'ai toujours 3 mn d'avance sur mes temps de passage. 70ème km en 6h57 et 111ème.

Je connais maintenant les 30 derniers km puisque je viens de les faire dans l'autre sens. J'ai le moral. Tout va bien. Les jambes suivent, je m'alimente correctement. Que du bonheur. Je sais que mon objectif des 10h va être dur à tenir mais ça m'enlève de la pression. En remontant, je croise Alain qui ne doit avoir qu'une vingtaine de minutes de retard sur moi et plus loin c'est au tour de Manu de m'annoncer que Pat et Dom ont abandonné.
Au Ravito du 82ème je vois Dom qui attend depuis 2h la navette pour rentrer. Il en a tellement marre d'attendre qu'il decide de rentrer avec moi. Quelle aubaine ! Il va m'être d'une grande aide. Grâce à lui, les parties où j'aurais marché seul, je les fais en courant. Il me fait tous les ravitos ce qui me permet de doubler pas mal de monde.Au 90ème, je n'ai que 3 mn de retard sur mes temps mais arrive la dernière difficulté : la remontée du viaduc. Dom décide de filer devant. Je commence la montée en marchant et je sens que je peux rattraper du monde notamment une femme qui est 100m devant moi depuis 25 km C'est décidé : je finirai les 8 derniers km en courant au courage, à la volonté. C'est ma force et je la cultive, je la teste. Je veux finir avant la nuit (au fait, à quelle heure elle tombe ?).
Allez, il reste 3 km de descente et 3 de faux plat montant. Que c'est long ! La descente fait mal mais je ne veux pas lacher. Derrière, il n'y a plus personne. C'est devant que ça se passe.
Je ne m'arrête pas au dernier ravitaillement. Je n'ai plus d'eau. Pas grave. Je sais maintenant que c'est gagné, il fait nuit, j'ai mis plus de 10h...pas grave !
10h11mn ; 100 km ; 76ème /1800. Je suis centbornard. YES !!! j'avais déjà fait plus mais jamais cette distance sur du bîtume.
Alain arrivera en 11h50 et Manu juste derrière en 11h52. Comme moi, ils ont réussi Millau le 100 bornes le plus dur de France avec ses 1500m de dénivelé positif.

Comme d'hab je remercie en premier ma ptite femme pour tout son soutien ainsi que Véro pour tous ces ptits plats.
Merci à Alain pour sa gentillesse et aussi Jean-Michel (suiveur de Dom) pour son aide aux ravitos et pour m'avoir ramené à Paris.
Merci enfin à Dom pour sa gentillesse, son état d'esprit et tout le reste.

La récup se passe bien. j'ai eu les jambes raides pendant deux jours et je reprends l'entraînement dès samedi avec une petite préparation 333 avec du très long au programme. mais ceci est une autre histoire.....


18/11/2009
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UTMB 2008



 

ULTRA TRAIL DU MONT BLANC

CHAMONIX le 31 août 2008  

 

Dist : 166 km 

Dev+ : 9500m

Objectif : entre 32 et 34h

Place : 34h00mn. 189ème/2300 ; 74ème VH1. 

 

ULTRA TRAIL DU MONT BLANC

 

(Du 29 au 31 août 2008)

166,4 KM et 9400m de dénivelé positif

 

 

 Décidemment 2008 est une année sportive bien difficile pour moi…Après un Marathon des Sables un peu raté au niveau préparation et dans l'approche psychologique de la course, je recommence pour celle-ci. En effet, en arrivant par le train à Chamonix, je me rends vite compte qu'avoir mon gîte  à quelques km de la ville ne va pas du tout être pratique pour l'avant et l'après course. Heureusement, mon ami Jean-Pascal (un de mes équipiers de la Réunion) a un lit supplémentaire dans la chambre de son hôtel (à 150m de l'arrivée). Je fais alors « faux bon » à Guillaume, mon pote qui avait réservé pour moi un lit dans ce fameux gîte. Mais cet homme est intelligent et comprend très bien ma situation. Je suis tout de même très gêné. Ca commence mal, et ça continue puisque  j'achète mon sac  à dos pour la course la veille (comme un débutant), mes épaules s'en souviennent encore.

 Je n'ai prévu aucune stratégie ni trop regardé le profil du parcours. A peine ai-je estimé la durée de l'effort entre 32 et 34h par rapport à mon temps mis au Grand Raid de la Réunion.

 Alors, quelques heures avant le départ, je décide de partir en compagnie de Jean-Pascal et son collègue Gilles qui ont prévu un plan pour 36h. Je resterai avec eux jusqu'à Courmayeur (km 78) et ensuite, si les jambes vont bien, je partirai à mon rythme.

  Je passerai très vite sur les deux heures d'attente en plein soleil pour récupérer mon dossard et nous voici déjà le jour J. Il est 11h, JP et moi devons libérer notre chambre et nous nous retrouvons à la rue jusqu'à l'arrivée où là m'attendra une autre chambre au 4ème, sans ascenseur avec douche et toilettes sur le palier. Heureusement Gilles est dans un hôtel 3* et nous « loge » jusqu'au départ.

 

 Il est enfin l'heure ! Après moult discours et forces recommandations des organisateurs, nous partons en marchant  avec la deuxième moitié du peloton.

Ca part très vite puisque nous sommes à 10 -11 km/h et nous nous faisons doubler par des vagues entières. Cela fait une drôle d'impression pour moi qui ai l'habitude de partir vite. Je ne comprends pas ce qui arrive, et cela dure un bon moment. « Mais on va finir par être les derniers !!! » C'est dur mentalement. Jean-Pascal n'arrête pas de me dire de partir devant, mais je tiens bon et continue comme prévu. Je suis vraiment très bien physiquement, c'est normal, ce n'est que le début. Je double  mon voisin pompier de Nanterre, puis un collègue cavalier à la Garde Républicaine ainsi que  Patrick (de mon team Karimaroc au Marathon des Sables), étonné de me voir à ce classement.  Mais une seule des 15 difficultés est passée : nous ne sommes qu'aux Contamines (30ème km). Je trouve Pat, bien marqué après moins de cinq heures de course. Il est plus de 23h, l'obscurité s'ajoute à la chaleur. Je ne le reverrai malheureusement plus (il abandonnera à Courmayeur).

 Ca commence à monter et les 14 km d'ascension jusqu'en haut du col du Bonhomme  sont de plus en plus raides. C'est arrivé au ravitaillement de La Balme (à 5km du sommet) que je sens JP un peu moins bien. En effet, il n'arrive pas à suivre alors que ça monte très dur sur une « monotrace ». Gilles est avec moi, on se demande si l'on doit attendre notre copain. Gilles décide de l'attendre en haut. Je me sens vraiment très bien, nous sommes au 40ème km, et c'est à ce moment que je décide d'attaquer. Ca ne va pas assez vite pour moi. Je m'ennuie. C'est très pentu, je double et suis obligé de courir dans la montée pour passer certains concurrents. Quel pied ! La course commence enfin ! J'ai repris quasi  100 places en moins de 5km. Je respecte depuis le début la seule règle que je m'étais fixée : s'arrêter moins de 5mn à chaque ravitaillement. Et c'est à ces ravitos que je double le plus de raideurs. Je passe les grosses difficultés suivantes sans problèmes même si depuis le sommet du Col de la  Seigne je ressens une douleur au niveau du releveur du pied droit. Mais bon ! Pendant que je pense à mon pied, je ne pense pas à mes jambes !       J'arrive à Courmayeur en 14h. On est samedi, il est 8h30 du matin. Je n'ai aucune douleur. Alors je décide de faire un arrêt éclair alors que j'avais prévu un sac pour me changer, de me faire masser etc… Rien de tout ça. Je repars très vite pour ne pas me refroidir. Il y a pas mal d'italiens dans le public ! Ha oui ! Je suis en Italie depuis la descente du Mont Fabre et jusqu'à la Fouly pour basculer en Suisse.

 Les refuges Bertone et Bonatti arrivent très vite malgré un effort de 2h40. Il recommence à faire chaud ! C'est au ravitaillement d'Arnuva, au pied d'une descente très rapide que je retrouve Alexandra Rousset  (team Raidlight et une des favorites). Elle a une heure de retard sur ses prévisions. Je connais sa valeur et décide de me mettre dans ses pas pour gravir LA difficulté du parcours : LE GRAND COL FERRET, 800m de dénivelé en 4,5 km. Je ne resterai pas longtemps derrière Alex car malheureusement, elle est dans un jour « sans ». Je la laisse (elle finira en 39h avec sa sœur). Quelle est longue cette montée mais qu'est-ce que c'est beau ! J'en bave mais je suis heureux.

 Enfin le sommet ! Place à 22 km de descente. Ce sont mes cuisses qui ne sont pas contentes. Elles vont chauffer. Je suis euphorique. J'apprends que je suis dans les 300 premiers soit plus de 1000 places de gagnées depuis le départ. Vivement la montée sur Champex !

 Champex, 22h50 de course. 123 km et 6800m de dénivelé positif depuis le départ. Je suis 240ème. Je récupère mon deuxième et dernier sac d'allègement, me change complètement et décide de ma faire masser, d'une part parce qu'il reste 3 énormes difficultés dont la montée de Bovine bientôt, et d'autre part pour montrer mon releveur à un médecin car je commence à souffrir pas mal. 1/2h de pose au total. Un peu de « froid » sur mon bobo et c'est reparti. La reprise est difficile physiquement. Mon pied me fait encore plus mal après manipulation. Je marche pendant le premier ¼ h afin de chauffer la machine.

 La montée de Bovine est très raide, longue et très technique surtout à ce moment de la course. C'est une ravine géante que je monte seul. La température baisse, je me refroidi  malgré l'effort. Je commence à rattraper des coureurs bien fatigués…

A Trient, au km 138, je retrouve 2 raideurs Christophe (le parisien) et Didier (le basque). En effet, depuis plusieurs heures, on n'arrête pas de se passer, de se repasser. On remarque qu'en fait on a le même niveau et en quelques mots on décide de monter Catogne (800m dev+ sur 4,8 km)  ensemble avant la nuit et très vite on décidera de finir en trinôme. De nuit, avec les difficultés restantes…c'est une force d'être trois. Et ce qui ne gâche rien, ils sont super sympas. A ce moment là, je ne vais pas bien. J'ai beaucoup de mal dans cette montée, mon pied me fait souffrir. Christophe a les deux releveurs enflammés et ne se plaint pas. J'ai le moral dans les chaussettes et  les cuisses en feu. Je dis à mes copains de me laisser et de partir, je les retarde mais ils restent et  me soutiennent alors qu'ils ne me connaissent même pas. Mais c'est l'esprit « Trail ». Merci à vous 2.

 

 D'un avis unanime, on trouvera la nouveauté 2008, c'est-à-dire la dernière montée de La Flagère complètement inutile et très dangereuse de nuit. Le balisage dans la descente de la Tête  aux Vents est très approximatif. Malgré le manque d'énergie je passe ces derniers « obstacles » au mental et c'est au tour de Christophe d'avoir besoin de souffler. Mais il est courageux et au prix d'un énorme effort, il bascule avec nous pour terminer en moins de 34h (notre objectif commun).

 Mais pour y arriver, il ne va pas falloir chômer dans les dix derniers km quasi en descente. Mais elle commence sur une piste de ski et ses cailloux qui me brisent la voûte plantaire. 5 km pas faciles.

 Les 5 derniers vont être parcourus en courant. On descent des lacets le long d'une montagne avec vue sur Chamonix. C'est le même final qu'à la Réunion : on voit l'arrivée mais elle parait inaccessible. Fort de l'expérience d'octobre dernier, je reste calme et augmente un peu le rythme voyant que mes camarades suivent.

 Nous arrivons enfin à Chamonix (33h55 de course), on est dans les temps. On reconnaît les lieux. Dans 3mn on arrive. Un virage à droite et c'est la ligne. Quoi ? Virage à gauche ? Une boucle de 400m dans la ville est à parcourir avant la ligne.

 On passe le portique d'arrivée ensemble, main dans la main en 34h et ….59s et une 188, 189 et 190ème place. 74ème vétéran 1.

 

 Il est 4h30 du mat. J'ai froid. C'est fini. Il faut que je rentre à l'hôtel. Je salue et remercie Didier et sa femme Elisa et prends vite congé sans boire ni manger en compagnie de Christophe à qui j'ai proposé de venir se reposer dans ma chambre en attendant l'arrivée de sa copine prévue un peu plus tard.

 Avant de m'endormir, il se passera du temps car je fais tout à 2 km/h tellement je n'en peux plus. La douche sur le palier sera terrible. Christophe dort tout habillé sur le lit de J Pascal. Il est 6h, je ferme les yeux.

 Mon téléphone sonnera à 9h30. Guillaume et Stéphane m'attendent pour le retour à Paname. Salut Christophe, merci pour tout et bon courage pour le marathon du Médoc dans 15 jours.

 Cool ! J'ai deux pilotes et la banquette arrière pour récupérer jusqu'à Nanterre. Merci les potes. Ils sont tellement balaises qu'ils évitent même les embouteillages.

 

 Pour conclure sur l'impression générale de cet UTMB, je dirai que la préparation ne doit pas être que physique mais aussi matérielle et mentale, c'est primordial. J'ai négligé les 2 dernières parties comptant certainement de trop sur mes expériences passées. C'est une grosse erreur.

 Physiquement, je m'en sors bien puisque je n'ai eu presque aucunes courbatures aux jambes. Une fatigue générale est apparue au bout de trois jours. Mon releveur commence à dégonfler après quatre jours.

 Le parcours est  dantesque, d'une beauté exceptionnelle ;  moins hostile qu'à la Réunion, donc on va plus vite. Je pense que je peux faire deux heures de mieux en partant plus vite et en utilisant des bâtons (90 % en ont). Je suis tout de même satisfait. Je continue ma quête vers toutes les courses extrêmes à travers le monde. Je ne connaîs toujours pas les affres de l'abandon….Pourvu que ça dure.

 

 

 Remerciements : Merci une fois de plus à ma chérie pour ….tout.

 

Merci à ma famille et belle famille pour leur énorme soutient (et leur cadeau d'anniversaire).

Merci à tous ceux qui m'ont soutenu par texto, mail, journaux…

Merci à Jean-Pascal pour m'avoir accepté dans sa chambre et tout et tout...

Merci Gilles et JP pour m'avoir établi une stratégie de course payante. Merci aussi à Gilles et ses amis pour m'avoir permis de squatter leurs chambres d'hôtel.

Enfin, merci à Didier et Christophe pour cette dernière nuit inoubliable.

 


18/11/2009
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Marathon des sables 2008

 



 

            23ème MARATHON DES SABLES 2008

vendredi 28 mars 2008

 

Dist : 245 km en 6 étapes

Objectif : dans le top 50.

Place : 73ème/801 ; 30ème vétéran ; 29ème français.

 

 Le grand jour est arrivé. Nous sommes le 28, il est 11h, je suis à Orly, l'aventure commence maintenant. Laurent m'accompagne et nous retrouvons très vite Manu, Patrick et Dominique. L'équipe KARIMAROC (association reconnue d'utilité publique qui vient en aide aux enfants des villages reculés du Maroc en leur apportant des vêtements, fournitures scolaires, matériel médical…) est au complet.

 Nous décollons avec 1h de retard mais tout se passe bien. Nous atterrissons à ERRACHIDIA, petit aérogare avec tout ce que ça implique : longue attente en plein soleil pour passer la douane. Mais cela nous fait gagner 3h de bus.

 Dans le bus, nous prenons connaissance du road book avec un départ dans les grandes dunes de MERZUGA pour une arrivée 245 km plus loin au cœur de la ville de TAZZARINE. 6 étapes superbes respectivement longues de 31.6 ; 38 ; 40.5 ; 75.5 ; 42.2 et 17.5 km.

 Arrivés au bivouac, il fait nuit. Nous trouvons une tente vide au numéro 120. Les Français devaient se situer entre les tentes 20 et 60. Il y en aura donc 5 au milieu de belges, luxembourgeois, anglais et allemands.

 Il est l'heure de manger, nous faisons notre première queue pour atteindre notre plateau de pâtes et autre bière, viande, fromage, dessert.

 

 Après avoir passé une nuit douce mais perturbée par la texture du sol dur et caillouteux, je décide d'accepter la moitié de tapis de sol que me propose Pat et ce jusqu'à la fin de l'épreuve quitte à porter un peu plus.

 Le samedi est réservé au contrôle du sac et de l'individu. Je fais constater l'état de mon tibia au doc qui me conseille de passer tous les deux jours pour changer le pansement. A part ça…Tout est bon. « Adieu ma valise, je te retrouve dans une semaine.» La journée sera bien longue, entrecoupée par les files d'attente pour les repas et la perception des bouteilles d'eau. Vivement demain. Je prépare mon sac pour la course et constate que mon système prévu pour me réhydrater ne va pas du tout. L'emplacement de la bouteille est trop serré je n'arriverai pas à la remettre et l'enlever de son logement toutes les cinq minutes. C'est la poisse. Le constructeur m'avait pourtant certifié avant de partir que je n'aurai aucun problème. Heureusement que mon druide GUY prévoie toujours l'impensable et avait une pipette adaptable à la bouteille en double. Il m'a sauvé mon marathon des sables.

 

 Ca y est, nous sommes dimanche. J'ai bien dormi, je suis prêt pour ces 31,7 km. Nous sommes 801 à prendre le départ. Après quelques messages, anniversaires et consignes donnés par le directeur de course, les fauves sont lachés à 9h. Je pars comme d'habitude assez vite. Je suis avec la favorite féminine Didi Touda. Après à peine 2 km les grandes dunes s'offrent à nous et ce pour 15 km. A la troisième d'entre elles j'aperçois ma guêtre droite qui se détache. J'essaie de la remettre mais vois tout de suite que c'est le velcro de la chaussure qui est décollé. Il n'y a rien à faire. Le pied gauche est dans le même état. C'est fichu, le sable rentre. Il me reste encore au moins 14 km de sable plus les 3 derniers de l'étape. Ca promet. Je passe le premier tronçon avec Didi. On monte les dunes à quatre pattes quelque fois. Les mains s'enfoncent jusqu'aux coudes. C'est de la folie. J'aide Didi à gravir certaines d'entre elles tellement c'est raide et mou. A un moment je sors la boussole pour vérifier le cap car nous ne sommes plus que tous les deux et plusieurs options sont choisies parmi les concurrents pour essayer d'éviter certaines « bosses ». Cette mise en bouche m'a bien entamé mais après avoir vidé mes chaussures pour la 3ème fois, je sors des dunes pour poursuivre mon chemin sous un soleil cuisant. Aucune difficulté n'est à signaler jusqu'au 29ème et l'entrée du deuxième champs de dunes pendant 2.5 km. Elles sont moins difficiles mais très usantes. Depuis le 25ème km je n'ai plus de jambes, je suis fatigué, alors j'alterne course et marche et me fais doubler par beaucoup de monde. J'avais prévu de faire l'étape en 4h, je mettrais 4h et 21sec. Je suis satisfait mais très fatigué. Je suis 58ème au classement. J'étais persuadé d'être pire que ça. Je comprends dès maintenant que je n'arriverai pas à remplir mon objectif qui est de rentrer dans les 50 premiers.

 Arrivé à ma tente, je jette de colère mes guêtres à la poubelle. Plus tard, dans la soirée, Guy me dira qu'il avait aussi amené de la colle et du velcro de rechange. Mais c'est trop tard, la poubelle a été vidée par le service environnement du camp. Je ferai donc tout le MDS sans protection contre le sable. Si j'avais bien préparé mon matériel ce ne serait pas arrivé.

 

 Deuxième étape : 38 km et une montée de jebel (colline) au 34ème km pour bien nous casser les jambes.

 Cette étape est rapide, il y a beaucoup de dunettes, sable, terre mais c'est plat et très roulant. Je vide encore mes chaussures à chacun des 3 points de contrôle en ayant à chaque fois envie d'abandonner tellement c'est pénible d'enlever et de remettre ses pompes et de voir que tout ceux que vous avez passés à la régulière vous repassent tranquillement sans rien faire. Je passe la difficulté du jour en force en me rappelant les montées de La Réunion.

 Au final, je fini à la 74ème place de l'étape en 4h 27min, je perds 4 place au général et me retrouve 62ème. C'est dur, je suis vidé, j'ai du mal à récupérer. A l'arrivée, ils nous donnent 3 bouteilles d'eau et seulement trois jusqu'au lendemain. Après avoir retrouvé ma tente, je jette tout par terre. J'enlève et fais sécher ma tenue de course et commence le rituel « récup » de tous les jours. J'enfile mon short de rechange, fais ma toilette à l'aide de mes lingettes. Tout  ceci se fait à 2 à l'heure tellement chacun de mes gestes est pénible. Mes copains de tente arrivent chacun leur tour quand ils ne sont pas déjà là avant moi (surtout notre fusée Dom). Chaque jour, ce sont eux qui allaient chercher du bois pour faire chauffer les gamelles d'eau. Merci à eux car moi, je n'avais ni la force ni le courage de le faire. Ils sont plus forts que moi.

 On prend notre premier repas vers 15h et le second vers 19h. Entre temps, c'est récup en marchant, soin des pieds, faire la queue pour envoyer le MAIL journalier…Le temps passe très vite.

 

 Troisième étape : 40,5 km de sable avec une montée de jebel  au 19ème sur 1km. Des dunes dans tous les sens.

 Ce qui est fou, c'est qu'autant après chaque étape, j'ai l'impression de ne plus pouvoir faire un mètre de plus que le lendemain, c'est reparti pour un tour avec quasi aucune courbature. Certes, il faut quelques centaines de mètres pour être dans le rythme mais ça repart.

 Quelle journée…Encore plus chaude que les autres. J'ai entendu 56° en plein soleil. J'ai encore perdu 15mn à vider mes chaussures car le terrain était criblé de dunes. Chaque appui est difficile, il faut ramener la jambe dans l'axe. Je commence à souffrir des adducteurs, c'est dû à ces efforts répétés. J'ai chaud et mon système hydrique ne me permet pas de pouvoir m'arroser. J'ai envi d'arrêter, j'en ai marre, à quoi ça sert ? Allez ! Je me remotive en pensant à tout ceux qui me soutiennent. Je veux revenir la tête haute et faire fermer la bouche à tous mes soit disant collègues qui n'espèrent qu'une chose c'est que je ne finisse pas.

 Et je finis l'étape en 5h07mn. Je perds encore une petite place au général où je pointe à la 63ème. Je suis dans le même état que la veille au même moment. Le rituel de l'après course peut commencer. Chaque soir je découvre le menu du jour que j'agrémente souvent d'une soupe brûlante. Ca fait un bien énorme. Les repas MX3 sont excellents. Je me régale. Et Manu lance sa phrase désormais « historique » : - On n'est pas bien là ? – C'est énorme !

Et hop, un ptit cocorico poussé par le coq qui l'accompagne perché en haut de son sac. Ca remonte bien le moral.

 

 Quatrième étape : LA LONGUE 75.5 km. 3 montées de jebel dont la première pendant 1km à 25% de pente moyenne avec une main courante en haut pour éviter toutes chutes.

 Cette étape est la plus crainte par tous et est la plus dure aussi évidemment. Les 50 premiers du classement général ainsi que les 5 premières féminines partent dans un deuxième temps 3 heures après nous. Je me retrouve donc très vite aux avants postes afin d'éviter tout embouteillage au pied de la difficulté du jour située au km 7,5. La montée me convient bien, je double un peu de monde mais le sommet est sableux, je suis obligé de vider une première fois mes chaussures (je le ferai 10 fois en tout). C'est encore 3mn de perdues et des efforts inutiles à consentir.

 Je suis assez en forme et me retrouve dans les 5 premiers avec Karim Mosta (20 MDS) et un portugais (qui gagnera l'étape de la première vague) jusqu'au CP 3 (35ème km). A ce moment j'ai un coup de chaud et doit encore vider mes…pompes. Les 12 km suivant commencent à me peser et je sens que ma foulée est moins franche. Je n'arrive pas à manger mes gels et je n'absorbe que mes poudres diluées dans l'eau. Avec la pipette, je bois plus d'air que de liquide et constate à chaque changement de bouteille que je bois moins d'un litre par tranche de 12 km. Je donc une grosse fringale qui se prépare.

 Arrivé au CP 4, j'ai envi d'abandonner. Je suis mort. Il reste 29 km à faire. Je mange mes 17 noix de cajou journalières ainsi que mon mini saucisson afin d'avoir un goût salé dans la bouche. Ca passe mais c'est pas assez je pense.

 Le reste du parcours est plat. Ce sont des lignes droites longues mais longues…..J'arrive au CP 5 en alternant marche et course tout au moral. Je n'arrête pas de me faire doubler, c'est très frustrant. Je regarde derrière moi, je ne vois personne à moins de 300m et quelques minutes plus tard : paf ! Ca me double !

 2 km après le CP5 les premiers (partis 3h après moi) me doublent. Ils vont à une vitesse ! Pour moi, c'est de plus en plus difficile. Je décide de faire les 14 derniers km en marchant. De toute façon, je ne peux pas faire autrement. A 4 km du CP6 me double le 5ème « cador » c'est l'espagnol OBESSO (vice champion du monde des 100 km) et qui l'accompagne ? Mon copain d'équipe Laurent. Ils me doublent avec une facilité…Laurent est euphorique et gardera ce rythme les 4 prochains km.

 La nuit tombe, je prépare ma lampe frontale. J'ai mis les piles de rechange pour être sûr de ne pas tomber en panne. Elles ne devaient pas être neuves car la lampe éclairait encore moins qu'avec les anciennes. Ah ! La préparation de matériel !

 Je finis les 8 derniers km au moral. Les 5 derniers, je les ferais en courant porté, poussé, tiré par mes enfants. Je finirais même de plus en plus vite à la hargne, à la volonté. Je vois la ligne au loin et je m'interdis de marcher. Je suis heureux d'en finir, je souffre et j'aime ça.

 Laurent m'attend à l'arrivée, je suis content pour lui, il a fait une très belle étape. Il me dit que notre tente n'est pas montée et qu'il faut qu'on se mette dans la 104 en attendant. Je vois un commissaire et lui dit que c'est hors de question que je bouge au milieu de la nuit. La négociation se passe bien. On changera demain. En attendant, toute la nuit on a dû réorienter les anglais habituels de la 104 vers une autre tente. J'ai tout de même un petit peu de force pour écrire un mail mais je regrette car j'ai mal au dos, je mets 2 heures pour écrire 2 lignes et en plus je m'aperçois que ce que j'écris ne va rassurer personne. Enfin c'est parti. Il n'y a pas plus « à chaud » que là. Je retourne à ma tente, me change, me couche. Je suis trop fatigué pour manger quoique ce soit. On verra demain. Pat arrive à son tour, comme d'hab, il est frais et a super géré. Manu et Dom arrivent quasi ensemble. Dom a reprit Manu à quelques encablures de l'arrivée. J'ai mis 10h40, 103ème du jour et une chute à la 72ème place au général. Bonne nuit…

 

 

 

 Jour de repos :

 Comme ça passe vite… Après avoir fait un peu de lessive, être allé voir la tente de Guy, être allé aux mails, manger, manger et encore manger puis boire du pepsi bien frais offert par l'organisation, la journée se termine déjà…

 

 Cinquième étape : Marathon de 42,2 km. Beaucoup de palmeraies et qui dit palmiers dit ….sable.

 Aujourd'hui, j'ai bien récupéré et les jambes vont bien. Ce n'est malheureusement pas le cas de Dominique qui s'aperçoit d'entrée qu'il n'a pas de force. Va commencer pour lui une journée cauchemar due à une déshydratation pendant la longue. Il n'y a pas de dunes au programme mais beaucoup de sable. Les appuis sont fuyants, on a l'impression de patiner dans la choucroute. Il fait encore plus chaud que lors de la 3ème étape. Il va y  avoir des défaillances c'est sûr. Le parcours est magnifique. Nous passons de palmeraie en palmeraie avec des enfants partout tout au long de l'itinéraire. Ils nous demandent des bonbons, nos noms. Ils veulent nous aider à courir en nous prenant la main. Ils sont pieds nus. Laurent qui m'a rejoint un peu après le CP1 se fait tirer par une fillette mais celle-ci va trop vite et casse le rythme du coureur. Il mettra un peu de temps à s'en remettre. Avec mon expérience, je sais qu'il faut malheureusement refuser leur aide. Les enfants ne comprennent pas mais c'est comme ça. Une petite tape dans la main ou un « bonjour » et ils ont le sourire.

 J'ai décidé pour cette étape « mythique » de courir tout du long, comme pour un marathon en ville. Je tiens ce pari. Je ne viderai pas mes chaussures aujourd'hui. Et c'est encore une fois au moral que j'avalerais les 20 derniers kilomètres. Une fois de plus Juliette et Boris m'ont poussé très fort jusqu'à la ligne. Je fini exténué en 4h57mn pour 5h de prévu. Encore une place de perdu au général : 73ème (tiens ! c'était mon numéro de dossard il y a 2 ans). Je suis content, le MDS 2008 est (presque) fini. J'ai tenu. Je me revoie, il y  a deux ans, à l'arrivée du marathon, pleurer avec mes  trois bouteilles d'eau à la main, cherchant ma tente. Cette année….rien. Je suis calme. Peut-être ne suis-je pas satisfait du résultat ? Oui ! Déçu je le suis. Mais je ferai le bilan « à froid » dans quelque temps.

 Ce soir, 19h, concert. 14 musiciens et une diva de l'opéra de Paris viennent mettre un peu de douceur dans ce monde de brutes. 5h d'installation pour 45mn de récital…Bof ! Pas convaincu ! Le directeur de course, lui, aime et était ému aux larmes…Suis-je insensible ? C'est ce que dit Isabelle…

 

 Dernière étape : 17,5 km jusqu'à TAZZARINE. Aucune difficulté. 3km de terrain sablonneux. Ca va être rapide…

 Mon sac est presque vide. Il est super léger. J'ai donné ma gamelle, mes babouches, mon tapis de sol. Je n'ai plus de nourriture. Je remplis tout de même mon ventral pour qu'il puisse supporter ma bouteille d'eau au dessus. Je suis prêt pour finir fort. Je vise le 12km/h, comme il y a 2 ans.

 Je ne sais pas pourquoi mais mon corps ne veut pas se mettre dans le rouge ! Je lui demande plus mais il ne le fait pas ! Je me sens bien et me contente de ça. Je passe le seul CP sans même m'arrêter en 50mn pour 9 km. Je suis en retard sur mon tableau de marche…Il reste 8,5 km pour accélérer et c'est ce que je fais. L'entrée de la ville arrive assez vite mais je sais que tout le temps que je ne serai pas sur du bitume, il faut que j'en garde encore. Qu'est-ce qu'elle est longue cette traversée de village….En haut d'un faux plat, je vois la route. Il reste 1,5km. Je lâche tout et il est hors de question que quiconque me double et c'est moi qui doublerai (vengeance !). Au détour d'un virage, je remarque une foule impressionnante et vois le portique d'arrivée. Ca y est, c'est fini ! J'enlève ma casquette et salut la foule sur les 100 derniers mètres. J'ai des frissons. J'embrasse mon annulaire gauche ainsi que mes deux porte-bonheur de mes enfants et passe la ligne après 1h34mn (11,5 km/h) d'effort pour recevoir ma médaille de « finisher » des mains de Patrick BAUER (l'organisateur de cette belle épreuve).

J'attends mes copains qui ne tardent pas à arriver. Dominique en a encore bavé aujourd'hui, il n'est pas remis et finit au courage. Nous ferons les trois heures de liaison bus tous ensemble pour ensuite récupérer nos bagages et rejoindre nos chambres d'hôtel  à OUARZAZATE.

 

 Le reste du périple n'est que la routine d'un touriste « de base » : visite de la ville et de son souk, se jeter sur le buffet et passer une sale nuit due au maux de ventre…la routine quoi !

 Le dimanche est libre, remise des prix l'après-midi, achats de souvenirs, ballade…

 

 Et voilà ! C'est fini ! Retour à Paris sous la neige. J'arrive juste à l'heure pour récupérer les enfants à l'école. C'est une surprise ! Ils ne sont pas au courant ! Evidemment, ils me sautent dans les bras et Boris me demande en premier si j'ai amené les goûters.

 Arrivé sur le seuil de l'appartement, je constate que la porte est recouverte de messages de « bienvenue » confectionnés par mes zouzous. Et ce n'est pas fini ! L'appart est rempli d'affiches et de ballons. Le salon est rebaptisé : « salle Marathon Des Sables ». C'est super !

 

 Le bilan :

 

Je finis 74ème au général (80ème il y a 2 ans). 30ème vétéran et 29ème Français.

8 km/h de moyenne (7,5 km/h il y a 2 ans).

Je constate que ma préparation « matériel » est ratée. C'est certainement du au fait que j'y ai passé beaucoup moins de temps et que mon budget a été « bouclé » très tard aussi.

Ma préparation « mentale » n'a pas été top non plus. Ce n'est pas mon objectif de l'année (c'est l'Ultra Trail du Mont Blanc en août) et inconsciemment ça a joué.

 

Je reviens tout de même en bonne santé. Je n'ai aucunes ampoules, mon tibia ne m'a pas fait mal, il est même guéri. Je me suis encore forgé un caractère plus dur dans l'effort. J'ai gagné de l'expérience.

Je suis très content aussi d'avoir rencontré 4 types formidables. Ce n'était pas gagné d'avance. J'espère que l'on va rester en contact et que l'on fera d'autres courses ensemble.

 On finit  9ème sur 53 équipes. KARIMAROC a été bien représentée et le président de l'association (avec qui on a bu un coup après l'arrivée à l'hôtel) est fier de nous.

 

 Je remercie ma femme Isabelle qui me laisse faire toutes mes folies et qui derrière assure avec les enfants, son travail, son stress, le ménage, les courses…Je l'aime. C'est la femme de ma vie.

 Je remercie mes enfants Juliette et Boris qui m'ont porté tout le long de la course et qui m'ont encouragé sans cesse.

 Je remercie ma famille et belle famille qui se sont fait beaucoup de souci aussi.

 Je remercie tous ceux qui m'ont envoyés des messages, ça booste fort.

 

 Et enfin un énorme merci à mes partenaires sans qui, tout ça n'aurait pas pu se faire et croyez moi, c'est une réalité. Peu de sociétés font l'effort que vous avez fait. MERCI

 

DOMAINE DE L'ORATOIRE SAINT MARTIN: Côte du Rhône de CAIRANNE (84). Le meilleur vin du MONDE ! Merci Fred, Monique, François et Véronique.

ANADIA : Horticulteur à SARRIANS (84). Les plus belles plantes du MONDE ! Merci Titou et Fred.

CHALLENGE 92 : association. Merci Mireille.

LA GENDARMERIE NATIONALE.

RIVE DROITE AUTO : concessionnaire TOYOTA à VERDUN (55). Les plus belles voitures du MONDE ! Merci Cécilia.

A bientôt pour de nouvelles aventures et pas des moindres....


19/11/2009
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Grand Raid de la Réunion 2007

 

 

 

La Diagonale des Fous 2007

vendredi 19 octobre 2007

 Dis : 152km
Dev+ : 9250 m 
Objectif : 32h Temps : 33h33mn8s
Place :  79ème/2400  33ème vétéran

  

- Dites « 33 » !

 - « 33 » docteur.

 33 va devenir mon nombre fétiche : 33h33mn et une 33ème place au classement vétérans, je ne pouvais pas faire mieux.

 

 Départ prévu le vendredi 19 octobre à 00h00. Avec mes deux copains d'équipe, Ulrich et Jean-Pascal, nous partons de Saint Paul à 19h00 pour arriver à Cap méchant vers 21h00.         Grâce à notre passe-partout nous stationnons notre véhicule juste devant le contrôle  d'entrée du stade. Après avoir mangé au resto avec l'organisation, nous nous préparons tranquillement alors que la queue commence à grossir devant le poste de contrôle.

Notre organisation a l'air nickel jusque là. On a même réussi à avoir une assistance réservée aux gendarmes avec kinés etc… à Mare à Boue, Cilaos et Deux bras. Pas d'attente en perspective pour récupérer son sac d'assistance et pour se faire masser.

 

 On attend donc le départ assis tranquillement dans les premiers rangs du départ, non loin des « cadors ».

 Après quelques consignes de l'organisation, le départ est donné avec 5 secondes d'avance. Ca part très vite et au premier virage, je me rends compte que mes pieds ne touchent plus le sol. Je suis soulevé par la foule qui me presse de partout. Je cherche mes deux coéquipiers pour poursuivre ensemble, nous faisons les 5 premiers km à 12 /13 km/h, ça va vraiment vite au début. Pour moi, ça roule doucement, je me sens dans un bon jour. Arrive ensuite 11km de montée sur un chemin large et très praticable où l'on peut continuer à courir. J-Pascal nous dit que ça va trop vite pour lui. Nous ralentissons et essayons de lui faire comprendre que nous sommes à 7 km/h, que nous sommes lents et qu'il faut absolument courir avant le début de la montée vers Foc-Foc pour éviter le bouchon du goulet.

 On commence la montée tous les trois (on vise un super classement par équipe) mais dès le début je m'aperçois  que je suis « au dessus » et que je dois partir devant. En plus Ulrich a des maux de ventre depuis le départ. Il n'est pas au top. Je franchie donc cette première difficulté sans forcer, ça monte dur, j'ai de super jambes, je double quelques concurrents, quand le profil le permet, sur ce long serpent très étroit.

 J'arrive au km 24 à Foc-Foc au bout de 4h45 de course (5km/h de moyenne). Tout va bien. Je me ravitaille, annonce à un secouriste qu'un coureur a la jambe cassée 1h30 plus bas. Au moment de repartir, je croise Ulrich qui arrive, il prend un « smecta » pour son ventre et attend JP qui est encore derrière. Je repars. Au 31ème km, à la route du volcan et au 2ème ravito, je vois Benoît Laval en polaire au niveau des spectateurs, il m'annonce qu'il va certainement abandonner. Je recroise Ulrich pour la dernière fois car je lui dis que je fais ma course à mon rythme et que je ne vais plus les attendre. On se retrouvera peut-être plus loin. C'est OK pour lui.

 Le jour se lève. Un soleil rouge apparaît sur le volcan. C'est MAGNIFIQUE. Je cours le long de la plaine des sables et entame mon long périple jusqu'à Mare à Boue (km : 54.4). Quelques montées, descentes, passages de champs, de fils barbelés via les échelles à barreaux métalliques. Mon tibia droit se souvient de l'un d'eux. Mon pied a glissé et à ce moment j'ai cru que ma course était finie avec une jambe cassée en prime. Alexandra Rousset sera la seule à se soucier de mon état. Plus de peur que de mal. Juste une grosse douleur et une grosse « lardasse » en souvenir.

 A Mare à Boue, je me fais masser vite fait par un gendarme et me fait soigner le tibia. Je me reconditionne et repars plus frais qu'à mon arrivée où les quelques km de bitume et le vent de face m'avaient un peu entamé.

 La montée de Kerveguen arrive vite encore 800m de deniv+ en plus. On en est à 60km au sommet et quasi 4000m de dev+. Puis une grosse descente inédite de 7 km très physique, très technique. Tous les anciens regrettent la descente habituelle de Kerveguen réputée déjà très dure.

 J'arrive à Cilaos, à la mi-course, à 12h30. Mon assistance se trouve 500m après le pointage officiel, dans le village. C'est un gîte, on ne peut pas le louper. Et bien moi je l'ai raté. Il était en fait à 200m du point de contrôle. Là, grand moment de solitude. Je n'ai pas le courage de retourner au ravito de l'organisation. Je n'ai quasiment plus d'eau, je ne peux pas me changer, encore moins prendre une douche ou me faire masser. Je n'ai pas d'eau, pas de gel, pas de poudre. Je suis fatigué, j'ai envie de pleurer. Que faire ? Abandonner ? Trop facile. Je décide de repartir, de monter Bras rouge (5.4km et 900m dev+) au courage et je verrai mon état au ravito. En plein soleil, la montée est difficile mais pas cassante. J'ai soif, j'avale ma salive pour avoir la sensation d'eau dans la bouche. Au ravitaillement, je bois et mange, je recharge mon kamel. Là, je reconnais la famille Kayser que j'avais doublée à mare à boue et qui m'a sûrement redoublé à Cilaos où ils ont fait un arrêt éclair. L'un d'eux décide d'arrêter là. Il ne reste que Simone et son mari.

 Je repars avec le couple pour la montée du col du Taïbit (6km et 1600m dev+). Cumulée à Bras Rouge, cette montée est énorme et très difficile. 11 km en 4h45. Une horreur.

 Toute l'après midi sera une succession de montagnes russes. Je passe tous ces km avec le couple Kayser. Simone en tête dans les montées et son mari ouvre la route dans les descentes. Il connait le parcours par cœur et m'informe à l'avance de tout ce qui nous attend en m'indiquant le dénivelé au mètre près.

 La nuit tombe à La Nouvelle (km :95.6 ; 6600m dev+). Au ravito, un infirmier sympa me propose un massage (non réglementaire) que j'accepte volontiers. Cela me fait un bien fou ; je repars en forme et rattrape le couple Luxembourgeois dans la montée du col de fourche où je constate que Simone a un coup de pompe.

 A la sortie de Mafate  au départ du sentier scout (km 104), on arrive ensemble à un ravito. Mr Kayser est malade. Simone l'accompagne jusque sur un lit où il s'allonge et se couvre avec sa couverture de survie. Je les laisse tous les deux ici et reprend mon chemin de croix. Merci à eux deux pour ces 9h passées à leurs cotés. Ils m'ont donné beaucoup de courage et ont imprimé un rythme que je n'aurais pu tenir seul.

 Tout se passe normalement jusqu'au dernier ravito perso à Deux Bras (km 121.5 et 7500m dev+). Là j'ai 15mn pour me faire masser (2 kinés se chargent de mes jambes), pour manger (une gendarmette me prépare des pâtes, recharge mon kamel). Je change mon tee shirt, mes chaussettes et je constate que mes pieds sont complètement lézardés au niveau de la voûte plantaire. Chaque impact au sol me fait mal.

 Je suis dans le tempo. Je remercie mes soigneurs et enchaîne la difficulté suivante : un passage de guet. Je glisse sur une pierre et me retrouve allongé dans la rivière, les pieds (qui étaient pour la première fois secs depuis 5 mn) trempés, mon coupe vent trempé aussi, bref : il est 3h du mat, il fait 9° C et je viens de prendre une douche !! Ce n'est pas ça qui va me faire arrêter. Je rejoins quelques copains de galère de l'autre coté du guet où tous ont chuté. Nous perdons le fil du parcours mais heureusement un local connait le coin et nous remet sur le bon chemin (15mn de perdu).

Là, grosse montée de 7 km et 900m dev+ sur Dos d'Ane. Je monte plus vite que les autres et arrive dans le village alors que le jour se lève. Je suis seul. Le village est désert. On fait quelques lacets montants dans ce village jusqu'au stade de foot. Ravito éclair après 128.5km et 8400m dev+.

 Encore une belle montée jusqu'au Piton Bâtard pour arriver jusqu'au 9000m dev+.

 Les 15 derniers km seront difficiles mentalement. Le soleil tape très fort dès 7h du mat où il fait déjà 30°C. Pour moi, les 12 derniers km sont en descente. Je me suis bien trompé. C'est bourré de montées à escaliers très éprouvantes. Lorsque je demande à un spectateur si c'est la dernière, il me dit qu'il n'en reste plus qu'une. A croire que certaines montées ne sont pas assez pentues pour être cataloguées comme telles. 7 km en 1h15 et les 5 derniers en 45mn. 5 km de descente pour finir, très technique dans des ravines où il faut sauter de pierre en pierre. On voit le stade en bas mais j'ai toujours l'impression d'être en haut de la montagne, de faire du « sur place ». Tiens ! Encore une grimpette ! Tiens ! Une ravine !

 Enfin le dernier km, le plaisir. Quelques larmes veulent rafraîchir mes joues mais je les retiens car je vois mes deux camarades d'équipes à quelques mètres de ma ligne dans le stade de la redoute. Ulrich a une caméra dans la main. Alors, je me reprends. J'embrasse mon alliance pour remercier Isabelle de me permettre d'accomplir toutes mes folies. Je tombe dans les bras de mes amis. Je pense à mes enfants que j'aime. Je suis heureux, il est 9h33mn, on est samedi. J'ai réussi. Je suis comblé.

 

 Après quelques jours de recul, je peux dire que ma préparation fût excellente. Je n'ai pas atteint mes limites. Je n'ai pas souffert. A aucun moment je n'ai eu mal aux jambes ou aux genoux. J'ai acquis beaucoup d'expérience grâce à cette course. On peut faire ce genre de course à « l'eau claire » (sans poudre, sans gels, sans barres) qu'avec les ravitos de l'organisation.

 

 Je remercie, bien sûr, ma famille, mes sponsors (Décathlon Nanterre, Asics, et surtout RATHELOT GARDE REPUBLICAINE, sans oublier Challenge 92) et mes amis.

 

                               

 

 

 

 


24/11/2009
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